Condamné pour avoir enlevé, séquestré et abusé de quatre petits garçons dont trois sont morts, Gilbert Streum sort pourtant de prison 13 ans plus tard. Les trois pères des enfants avaient à l’époque conclu un pacte. Si cela arrivait, il faudrait tuer Streum et c’est Michel, le père de Grégory que le hasard avait désigné. Michel entre en contact avec Streum, se présente comme un journaliste qui veut écrire son histoire, mais se laisse graduellement emporter par la perversion de ce monstre. Julien aussi, la dernière victime maintenant adulte, est subjugué par son abuseur, ne parvient pas à le haïr. Ça finira mal pour tous. C’est un livre qui trifouille le cerveau et le ventre, qu’il faudrait lâcher, mais c’est bien écrit, très accrocheur, il ne peut être refermé qu’à la fin… peut-être par curiosité de savoir jusqu’où l’auteur est prêt à aller dans l’indicible et la perversion. Bien trash.

“C’est vrai qu’il me suffirait d’engrosser la première venue pour m’entourer de bambins. Je n’ai plus le droit d’approcher des enfants mais je pourrais les fabriquer. C’est même si bien organisé que l’État me filerait des allocs pour que je rentre dans ce système – celui des faibles. Selon moi les gens font des mômes pour se donner l’illusion d’un sens à leur vie, ils verrouillent la question. Au lieu de rendre glorieuse leur existence, ils misent tout sur une autre. C’est aussi une manière de s’autoproclamer roi d’un royaume, un royaume minable, mais un royaume quand même. Une manière de se créer une cour. C’est exactement ce qu’a fait mon père. Se sentir intelligent et cultivé face à un gamin, quel exploit! Le sentiment de toute-puissance sans la moindre légitimité, c’est à mon avis ce qu’offre la progéniture. Ce qui me dépasse le plus c’est que lorsqu’un couple va se reproduire, on le félicite.”

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