Après des années d’attente, le roi Jalî’âd se voit enfin devenir père. Il élèvera son fils Wird-Khân en lui inculquant toute la science, de même que la bienveillance et la justesse d’un roi. Après le décès de Jalî’âd, Wird-Khân respecte la ligne de conduite de son père jusqu’au jour où il goûte aux femmes et délaisse son royaume. Son vizir Shimâs essaie de lui faire retrouver le droit chemin, mais rien n’y fait. Wird-Khân n’écoutera que les femmes et tuera tous les nobles de son royaume. Sous la menace d’un roi voisin qui apprend qu’il n’a plus de conseillers, Wird-Khân trouvera de l’aide auprès du fils de Shimâs qui arrivera à redresser le royaume et qui expliquera surtout à Wird-Khân que les femmes ne sont qu’une engeance qui incite à la dépravation mortelle. Magnifique conte misogyne.

“Quand il fut là, le roi lui apprit la grossesse de sa femme et, tout heureux, lui dit : “Mon rêve était vrai, mes vœux se réalisent ! Espérons que cet enfant à naître sera un garçon et qu’il héritera de mon royaume. Que t’en semble, Shimas ?” Et comme celui-ci restait sans répondre : “À ce que je vois, tu ne partages pas ma joie, tu ne pipes mot ? Est-ce que par hasard ce qui arrive te fâcherait, Shimâs ?” Le vizir alors se prosterna devant le souverain et dit : “Dieu t’accorde longue vie, ô roi ! À quoi sert de rechercher l’ombre d’un arbre si le feu en jaillit ? Ou de boire un vin pur s’il vous étouffe ? Ou d’étancher sa soif dans une eau douce qui vous noie ? Je suis le serviteur de Dieu et le tien, ô roi, mais il est dit qu’il est trois situations dont le sage ne doit parler qu’à la fin : quand on voyage, il faut attendre d’en être revenu; quand on est en guerre, attendre la défaite de l’ennemi; quand une femme est enceinte, attendre qu’elle ait accouché.”