Début du 19ᵉ siècle, guerres napoléoniennes. Un jour de gros orage, un bateau navigant sous pavillon français sombre au large des côtes anglaises. Des débris et un cadavre échouent sur le rivage de la petite ville de Hartlepool. Enfin, un cadavre qui se révèle être encore vivant. Les habitants, très remontés contre les Français et n’en ayant jamais vu un, sûrs de leur bon droit et patriotes jusqu’à l’os, vont faire un semblant de procès à ce naufragé et le pendre sur leur plage… sauf que celui qu’ils pendent est le singe du capitaine. Un bel exemple de fatuité et de stupidité humaine. Une histoire affligeante et peut-être vraie.

“- J’aurais préféré que tu ne voies pas ça, Charly, mais puisque c’est fait, souviens-toi toute ta vie de ce que tu viens de voir. Des hommes petits, imbibés de nationalisme, ont pendu un singe ! Ah, elle est encore loin la modernité, c’est moi qui te le dis ! On est en pleine préhistoire !
– Mais Papa, tu… tu es sûr que c’était un singe ? Il avait l’air tellement…
– Humain ? Bien sûr qu’il avait l’air humain. Les singes nous ressemblent, Charly. C’est comme ça. Une cruelle fantaisie de notre Créateur pour nous rappeler qu’entre nous et les bêtes, il n’y a qu’une histoire de nuances…”