Abû Qîr est teinturier, mais voleur et tire-au-flanc. Abû Sîr est un honnête et un peu naïf perruquier. Peinant les deux à s’enrichir, Abû Qîr propose à Abû Sîr de partir essayer de faire fortune ailleurs. Ils font le pacte que chacun subviendra à l’autre en fonction du travail qu’ils trouveront. Bien entendu, Abû Sîr tient ce pacte pendant qu’Abû Qîr ne fait que dormir. Lorsque Abû Qîr finira par s’enrichir, il reniera Abû Sîr mais lorsque celui-ci s’enrichira à son tour, il ouvrira grand les bras à son ami. Hélas, le roi que les a inondés de sa bienveillance n’est pas si résilient et refuse de pardonner à Abu Qîr qui mourra jeté à la mer.

“C’est aux actes qu’un homme est jugé par autrui :
libre et bien né, tel il est fait, tel il agit.
Si tu médis, de toi l’on médira, car souvent
tu dis un mot, et à ton compte on le reprend.
Garde-toi de l’infâme, évite de le dire,
ton propos serait-il pour le grave ou le rire.
Un chien qui sait garder son honneur s’enrichit,
mais un sot aux liens de la bêtise est pris.
Ce qui meurt au désert, sur la mer va flotter,
mais sur le sable, au fond, les perles sont semées.
Le passereau ne veut faire pièce à l’autour
que parce qu’il a l’esprit inconsistant et court.
Il est écrit dans l’air, sur les feuillets du vent :
quiconque fait le bien reçoit l’équivalent.
N’essaie pas de tirer sucre de coloquinte :
Toute chose goûtée révèle son empreinte.”