Inspirée du livre éponyme de Nicolas Bouvier, cette pièce raconte son voyage à travers l’Europe de l’Est et l’Asie centrale dans les années 1960. Avec pour seul bagage une machine à écrire et une Fiat 500, il part à la découverte du monde avec un ami. Le one-man-show du comédien Samuel Labarthe, joué sur une scène dépouillée, raconte ce voyage avec une vivacité et une authenticité incroyable, à l’image des textes de Nicolas Bouvier. Franchement, je n’y croyais pas, mais c’était excellent. Une soirée dépaysante.

“Il est temps de faire ici un peu de place à la peur. En voyage, il y a ainsi des moments où elle survient, et le pain qu’on mâchait reste en travers de la gorge. Lorsqu’on est trop fatigué, ou seul depuis trop longtemps, ou dans l’instant de dispersion qui succède à une poussée de lyrisme, elle vous tombe dessus au détour d’un chemin comme une douche glacée. Peur du mois qui va suivre, des chiens qui rôdent la nuit autour des villages en harcelant tout ce qui bouge, des nomades qui descendent à votre rencontre en ramassant des cailloux, ou même, peur du cheval qu’on a loué à l’étape précédente, une brute vicieuse peut-être et qui a simplement caché son jeu.”

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