Le docteur Wilson est psychiatre. Son couple bat de l’aile, sa femme peinant à se retrouver après le départ de leurs filles, selon lui. En parallèle, il suit une jeune patiente, Sagama, complexe, perturbée, abusée par son beau-père et qui là vient de disparaître. La narration se fait au travers du journal intime que rédige Wilson. Un compte-rendu sincère d’un médecin qui s’inquiète pour sa femme et sa patiente. Mais, la vérité est parfois plus complexe… Une très belle écriture, une histoire subtile et un questionnement sur la définition de la folie. Puissant.

“D’ailleurs, les mensonges sont tout aussi la vérité – sinon plus – pour définir l’univers intrapsychique d’un individu. Nous portons tous en nous une réalité unique, et la frontière entre la nôtre et celles de nos congénères existe bel et bien. La vérité est une matrice infanticide avec laquelle il est impossible de coexister sans rupture. Les images qui affleurent à la surface de la mémoire ne sont que des vestiges, des idéaux post-construits, une fiction fragmentaire, recomposée après coup avec les données du présent en opérant un tri plus ou moins arbitraire.”

Categories: