C’est l’histoire de trois femmes, Niki de Saint-Phalle, Louise Bourgeois, Annette messager. Trois artistes. L’autrice commence par Niki de Saint-Phalle et avance sur ses traces en Suisse, en France, en Italie, aux États-Unis. Elle met en lumière les relations de l’artiste, notamment autour de Jean Tinguely, et explique dans sa vie ce qui a pu amener à une œuvre si souvent violente. Puis Louise Bourgeois, même chemin à la recherche de ce qui a incité cette femme à créer, solitude, folie. Pour terminer par Annette Messager, à laquelle l’autrice aurait aimé parler pour étoffer son chapitre. Nathalie Piégay cherche surtout des liens entre ces femmes, ce qui les unis dans leurs œuvres. J’ai peiné à saisir la démarche de cet ouvrage, un peu biographie, un peu récit brodé, mais j’ai vraiment apprécié me replonger dans les œuvres extraordinaires de ces trois artistes.

“Un jour elle dit à Gunther qu’elle est tombée amoureuse du glacier de Morteratsch, qu’elle veut y aller, non pas pour escala- der les sommets de la Bernina mais pour l’épouser. L’épouser? Elle va s’y engloutir, oui s’y engloutir, s’y brûler, car elle le sait à présent, la neige et le froid brûlent comme le feu. L’hiver à New York peut être glacial mais c’est un froid d’une nature différente. Il n’a pas le feu des Grisons. Il coupe, il tranche, mais il ne brûle pas. Elle ira jusqu’à la station de Morteratsch, elle montera dans la moraine, elle marchera dans la direction du Piz Palü, elle écoutera craquer la glace, elle se perdra dans les hurlements de la terre qui s’ouvre, elle remontera le cours du temps, car le glacier est très ancien, plus vieux que la montagne elle-même, et à la fin le Morteratsch l’avalera. Dans une des fentes grises elle sera engloutie et elle sera brûlée comme dans un brasier d’avant le temps. La montagne la mangera sans faire plus de bruit que d’ordinaire. Elle rejoindra encore une fois le Grand Tout.”

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