Un roman touchant et triste finalement. Une femme de 50 ans qui se regarde vieillir et un homme deux fois plus jeune qui est encore un enfant et peine à grandir. Elle l’appelle “Chéri”, il l’appelle “Nounoune”. Leur relation est vue comme une transition pour les deux, avant qu’elle ne soit trop vieille, avant qu’il ne devienne grand. L’évidence que cela ne durera pas. Pourtant, lorsque cela arrive, les deux se rendent compte du vide que crée l’absence de l’autre, de leurs sentiments, de leur amour. N’est-ce pas trop tard ? Ce roman se passe il y a un siècle, mais finalement les constructions de l’Amour ne semblent que peu évoluer. Je n’avais jamais lu de Colette. Ce roman est charmant à lire, facile, je retournerai à cette autrice.

“Elle sentit confusément la ruse sous l’hommage, et s’assit en cachant son visage entre ses mains :
– Que tu es dur, que tu es dur… bégaya-t-elle… Pourquoi es-tu revenu… J’étais si calme, si seule, si habituée à…
Elle s’entendit mentir, et s’interrompit.
– Pas moi ! riposta Chéri. Je suis revenu parce que… parce que…
Il écarta les bras, les laissa retomber, les rouvrit :
– Parce que je ne pouvais plus me passer de toi, ce n’est pas la peine de chercher autre chose.”