Gustave Flaubert prend son dernier bain et ce faisant revoit sa vie entière. Il raconte sa jeunesse, ses amours, ses romans. Il mentionne largement sa correspondance avec ses maîtresses et amants, correspondance qu’il serait intéressant de lire si ce n’est qu’elle représente cinq volumes et un index dans la collection La Pléiade. Dans son bain, ses personnages viennent lui rendre visite, Bouvard et Pécuchet en souci que leur histoire ne soit pas terminée et Emma Bovary qui lui reproche de ne même pas avoir réussi à décider de la couleur de ses yeux et de lui avoir affublé une fine moustache noire sur la lèvre supérieure. Mélange de roman et de biographie, un vrai plaisir d’entrer dans ces moments de la vie de Flaubert, tout ça avec un fond d’humour et de dérision. Ce livre est accompagné d’un “chutier”, passages retirés du manuscrit. Quelque chose que je n’avais jamais vu auparavant.

“Il allait cuisiner savamment. Une cuillère à café d’encre noire convenablement repartie lui suffirait. Il avait passé l’âge d’être marmiton. Il n’était pas du genre à rater une sauce d’adjectifs ni à brûler un rôti d’adverbes. Il en avait fricassé des poêlées de vocabulaire.”

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