Voilà, le moment est là, le petit dernier s’en va de la maison. Anne-Marie qui a consacré toutes ces années à ses enfants est défaite. Sa vie n’a plus aucun sens. Que va-t-elle faire sans cet enfant et avec ce mari un peu fade, pas méchant, mais peu bavard ? Une journée, une seule, pour appréhender la solitude et le désespoir de cette femme. Le dialogue intérieur est extrêmement bien écrit, les questions et réponses que toutes les mères doivent se poser quand les enfants s’en vont, particulièrement le dernier. Une histoire très touchante.

“Sans même attendre, sans donner la priorité à sa femme, il indique quel hamburger il a choisi. Anne-Marie ne s’offusque pas de ce manque de galanterie, elle s’y est habituée, avec le temps, elle considère, de toute façon, que la galanterie, c’est fait pour les étrangers, les gens qui ne se sont jamais vus, les inconnus devant une porte d’ascenseur, mais plus pour les couples. Elle estime qu’ils n’en sont plus là, les couples, qu’ils ont dépassé ce stade. Ils savent à quoi s’en tenir. Qu’auraient-ils encore à se prouver ?”