Sue est une ancienne championne américaine de saut en hauteur, un peu en perdition. Elle reçoit une lettre de Tatyana, une autre championne de saut en hauteur, kirghize d’origine koryo-saram, qui lui demande de venir la rejoindre chez elle au fin fond du Kirghistan. Les deux femmes se retrouvent dans ces montagnes paisibles peuplées de moutons et évoquent leurs années de compétition, les autres athlètes de l’époque, le dopage, la répression du peuple kirghize et les années de guerre froide. Un livre que je n’aurais pas lu si j’avais regardé la quatrième de couverture, mais que j’ai trouvé très joliment écrit, très touchant et très instructif.

“- Une question m’a toujours intriguée : pourquoi diable tu as refusé la barre à 2,04 mètres ?
– Chez nous, les Coréens, le chiffre 4 porte malheur. Mais les nougats gluants portent bonheur.
– C’était ça ?
– Oui. Toi, ton gri-gri, pour sauter si haut ? Tu passais à la cheville un bracelet en peau de serpent à sonnette de ton désert ?
– Moi, je portais la même petite culotte que le jour où je suis devenue championne des États-Unis.
– Ah ! Difficile de lutter contre ça !”