L’intrigue se passe entre le château de Montsalvat, où résident les gardiens du Graal, et le château où règne Klingsor, qui aurait aimé devenir chevalier du Graal, mais n’a jamais réussi à rester chaste. Il en garde une haine et séduit, grâce à Kundry, les chevaliers du Graal qui s’approchent de son château. Amfortas, fils de Titurel, roi de Montsalvat, part pour vaincre Klingsor, mais se fait séduire puis blesser par la lance du Graal, celle qui a causé la plaie du Christ, plaie qui ne pourra donc être refermée que par la même lance que détient maintenant Klingsor. Ça, c’est avant même que l’opéra ne commence. Apparait ensuite Parsifal, un cœur pur et un peu brut. Pour faire court, il ira chez Klingsor, saura résister à Kundry et ramènera la lance qui guérira Amfortas. Parsifal est un des plus longs opéras existants, pouvant durer entre 3h39 et 4h48. Ce soir au Grand Théâtre, c’est une version de 4 heures qui a été jouée. Et c’est passé comme un éclair, la musique est bien plus légère que celle de l’Anneau du Nibelung, la mise en scène assez simple met en valeur les acteurs et les chants sont très émouvants. Un plaisir assez inattendu.

“Des Weihgefässes göttlicher Gehalt
erglüht mit leuchtender Gewalt;
durchzückt von seligsten Genusses Schmerz,
des heiligsten Blutes Quell
fühl’ ich sie giessen in mein Herz;
des eignen sündigen Blutes Gewell,
in wahnsinniger Flucht
muss mir zurück dann fliessen,
in die Welt der Sündensucht
mit wilder Scheu sich ergiessen;
von neuem springt es das Tor,
daraus es nun strömt hervor,
hier durch die Wunde, der seinem gleich,
geschlagen von desselben Speeres Streich,
der dort dem Erlöser die Wunde stach,
aus der mit blut’gen Tränen
der Göttliche weint’ ob der Menschheit Schmach,
in Mitleids heiligem Sehnen
und aus der nun mir, an heiligster Stelle,
dem Pfleger göttlichster Güter,
des Erlösungsbalsams Hüter,
das heisse Sündenblut entquillt,
ewig erneut aus des Sehnens Quelle,
das, ach! keine Büssung je mir stillt!
Erbarmen! Erbarmen!
Du Allerbarmer! Ach, Erbarmen!
Nimm mir mein Erbe,
schliesse die Wunde,
dass heilig ich sterbe,
rein Dir gesunde!”

Le contenu divin de la coupe sacrée
s’illumine, brillant avec puissance ;
transpercé par la douleur d’une joie bienheureuse,
je sens s’écouler en mon cœur
la source du sang le plus saint.
Les vagues de mon sang inique
en une fuite éperdue
doivent alors refluer,
se répandre avec crainte et furie,
sur le monde avide de péché ;
voici qu’à nouveau, il force la porte,
il en jaillit maintenant
ici, par cette plaie, à la sienne semblable,
ouverte d’un coup de la même lance,
qui transperça, là-bas, le flanc du Rédempteur ;
par cette plaie, le Sauveur divin versa
des larmes de sang sur l’iniquité humaine,
mu par une sainte pitié
et par elle, en ce lieu très saint,
moi, le gardien des biens divins,
chargé de veiller sur le baume rédempteur,
je verse le sang brûlant des péchés,
qui se renouvelle éternellement à la source d’un désir,
qu’aucune pénitence, hélas, n’apaise !
Pitié, pitié !
Dieu de toute miséricorde, ah, pitié !
Prends-moi mon héritage,
referme la plaie,
que je meure saintement,
que pur, je guérisse pour Toi !”

Categories: