Josée, jeune Parisienne, a épousé Alan, un bel américain, riche, qui ne fait rien de sa vie. Alan est un jaloux invétéré, jaloux de tous les hommes, présents ou passés, de la vie de sa femme. Josée étouffe, provoque Alan, et finit par s’enfuir à Paris sans lui. Il la rejoint, la reconquiert, devient artiste peintre. Mais ils évoluent dans ce Paris mondain où les hommes regardent Josée, où elle retrouve d’anciens amis et amants, et tout repart comme avant. Une jolie écriture légère pour ce roman qui traîne une inéluctable tristesse.

“- Les invités de Laura vous ennuient beaucoup  ?
– Pas du tout. Je ne suis généralement pas là. Je voyage énormément. Par exemple j’ai entendu parler de vous il y a cinq ans et je ne vous avais jamais vue. Je le regrette d’ailleurs, car vous avez énormément de charme.
Il ajouta à sa dernière phrase un petit salut de la tête et ajouta précipitamment  :
– Votre mari est très bel homme aussi. Vous devez avoir de très beaux enfants.
– Je n’ai pas d’enfants.
– Vous en aurez de très beaux.
– Mon mari n’en veut pas, dit Josée avec brusquerie.
Il y eut une seconde de silence. Elle regrettait sa phrase et la confiance un peu rapide que lui inspirait cet homme.
– Il a peur que vous ne les lui préfériez, dit-il fermement.
– Pourquoi dites-vous cela  ?
– C’est évident. Il ne regarde que vous, comme ma femme ne regarde que lui et comme vous regardez en l’air.
– Joli trio, dit-elle sèchement.
– Joli quatuor si vous admettez que je ne regarde que les cours de la Bourse.
Ils se dévisagèrent et ne purent s’empêcher de rire.
– Ça vous est égal ? dit Josée.
– Madame, je suis arrivé à l’âge heureux où l’on ne peut aimer que les gens qui vous font du bien. Je ne veux pas dire qui ne vous font pas souffrir, je veux dire les gens qui respectent votre intégrité. Ça vous arrivera un jour. Excusez-moi, mon verre de cognac est vide.”

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