Bon, Jean-Eudes n’a pas l’air d’aller beaucoup mieux dans ce troisième tome. Il se sent toujours aussi perdu et “has been”, dépassé par les jeunes bédéistes aux thèmes très actuels… même si parfois risibles. La créativité est en berne, il n’a pas vu grandir ses enfants, sa femme semble indifférente. Il va partir faire de la méditation, retentera quelques apparitions télé catastrophiques, parlera avec des philosophes, essayera de reconnecter avec sa famille. Si Jean-Eudes est bien au bout du rouleau, Manu Larcenet lui arrive toujours à faire une bande dessinée où les styles différents alternent, les couleurs explosent et les belles phrases s’enchaînent. Il est aisé d’imaginer qu’une créativité pareille mène au burn-out. Magnifique et touchant.

“Aujourd’hui quand le monde va mal, il se débrouille tout seul, avec sa tempête. Je ne brille plus. Plus l’envie. Plus le courage. Le burn-out. Je suis fini. Ça m’est tombé dessus par surprise. J’ai rien vu venir… “L’étoile qui danse”, indispensable à l’entreprise créatrice, avait déserté la voie lactée de mon intellect… Tiens, c’est joli, ça… Si seulement j’écrivais des chansons…”