Nora et Florent s’aiment, d’un amour exclusif. On pense que ça passera, mais ça ne passe pas. On leur conseille d’avoir un enfant, mais cela ne modifie en rien leur tête-à-tête. Tristane apprendra à se débrouiller seule, car elle n’a aucune place dans la vie de ses parents. Cinq ans plus tard, elle reçoit une petite sœur, Laetitia, dont elle va s’occuper, puisque ses parents sont toujours aussi obnubilés par leur amour. Elle prendra soin aussi de sa cousine Cosette, quand sa tante sera en hôpital psychiatrique, au point de l’aider à mourir lorsqu’elle sera au bout de son anorexie. Laetitia grandit et crée son groupe de rock, Tristane va faire lettre à Sorbonne. Leur père meurt et Nora n’a plus de vie, plus de but, sauf celui de faire du mal à Tristane, ce qu’elle réussira très bien en l’accusant de son suicide. Bon, je vais me réconcilier avec Nothomb, c’est court, mais très bien ficelé, juste assez drôle, juste assez sordide.

“- Tu marches à voile et à vapeur ? interrogea un ami.
– Faire l’amour m’importe. Du moment que je suis amoureuse, cela m’est égal d’avoir en face de moi une fille ou un garçon.
– Statistiquement, tu es plus attirée par les hommes ou par les femmes ?
– Cette statistique n’existe pas. Je suis attirée par des individus, pas par un sexe en particulier.
– Le sexe ne t’intéresse pas ?
– Curieuse manière d’interpréter mes paroles.”