L’histoire se passe à Babylone où les esclaves Hébreux sont en exil suite à leur conquête par le roi babylonien Nabucco (Nabuchodonosor II). Osant défier leur dieu, Nabucco sera foudroyé et sa fille Abigaille, en réalité fille d’esclave, va prendre sa place et condamner à mort tous les hébreux et la vraie fille de Nabucco, Fenela. Mais Nabucco va se repentir, prier le Dieu des Juifs et réussira à sauver sa fille et le peuple des Hébreux. Abigaille meurt empoisonnée en demandant pardon. La mise en scène au Grand Théâtre est incroyable, deux grands miroirs qui pivotent, un plan d’eau, les chants qui s’élèvent dans le public. Mais, surtout, le plus bel aria de tous les opéras, “Va pensiero”, chanté une première fois durant le troisième acte et repris une deuxième fois avec tous les chanteurs dans la salle et les paroles qui défilent pour clore le spectacle. Juste merveilleux.

Va, pensiero, sull’ali dorate;
Va, ti posa sui clivi, sui colli,
Ove olezzano tepide e molli
L’aure dolci del suolo natal!

Del Giordano le rive saluta,
Di Sionne le torri atterrate…
Oh mia patria sì bella e perduta!
Oh membranza sì cara e fatal!

Arpa d’or dei fatidici vati,
Perché muta dal salice pendi?
Le memorie nel petto riaccendi,
Ci favella del tempo che fu!

O simile di Solima ai fati
Traggi un suono di crudo lamento,
O t’ispiri il Signore un concento
Che ne infonda al patire virtù!

“Va, pensée, sur tes ailes dorées ;
Va, pose-toi sur les pentes, sur les collines,
Où embaument, tièdes et suaves,
Les douces brises du sol natal !

Salue les rives du Jourdain,
Les tours abattues de Sion …
Oh ma patrie si belle et perdue !
Ô souvenir si cher et funeste !

Harpe d’or des devins fatidiques,
Pourquoi, muette, pends-tu au saule ?
Rallume les souvenirs dans le cœur,
Parle-nous du temps passé !

Semblable au destin de Solime
Joue le son d’une cruelle lamentation
Ou bien que le Seigneur t’inspire une harmonie
Qui nous donne le courage de supporter nos souffrances !”

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