Jeanne et Jacques se rencontrent jeunes, se marient, ont un enfant, vieillissent ensemble, se trompent, mais y survivent, tombent malades l’un après l’autre et meurent. La plus banale des histoires d’amour, ou peut-être la plus normale. Celle que nous vivons presque tous. Une histoire d’amour au fil du temps, sans trop d’événements majeurs que ceux d’une vie. C’est très joli, très doux et ça change de l’amour compliqué, torturé, blessant. Très chou petit roman.

“Quand Daniel daigne rester manger avec eux, Jeanne fait un clafoutis aux cerises. L’hôte affirme que c’est le meilleur d’Europe. Il ne le pense pas mais pense sincèrement ce qui lui fait le dire. Il aime d’ailleurs moins le clafoutis que la dispute éternelle qu’il occasionne. Au moment de le servir sa mère sort des assiettes à dessert et son père dit que les assiettes à fromage suffiront. Mais Jeanne aime manger le gâteau dans les assiettes propres et Jacques trouve que c’est ajouter de la vaisselle pour rien, et Jeanne estime qu’il devrait s’en fiche vu qu’il n’a pas fait la vaisselle depuis Mathusalem, et Jacques signale qu’elle non plus puisqu’ils se sont offert un lave-vaisselle en 84, l’année de sa fracture du péroné devant Gym Tonic il s’en souvient, et Jeanne rappelle que les assiettes ne se rangent pas toutes seules dans la machine, et Jacques répond que c’est ce qu’il essaye de lui dire depuis une heure mais c’est peine perdue car sa femme a déjà réparti les parts dans le service à dessert.”

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