Ce soir, Claudia et Étienne invitent Johar et Rémi à dîner chez eux. Mais la soirée prend rapidement une tournure désagréable. Ce n’est pas un moment ensemble, mais l’addition de quatre personnes avec quatre façades, chacune dans son monde. Les interactions avec les autres ne sont que des jeux de petit pouvoir. Claudia, maladivement timide, est sous l’emprise du bel Etienne, Etienne ne s’intéresse à Johar que parce qu’il espère progresser dans son travail, Johar jubile parce qu’elle a enfin réussi à marcher sur tous ces hommes blancs qui la méprisent, Rémi vit une autre histoire. C’est une soirée horrible qui laissera quatre personnes brisées… mais avec l’espoir pour certaines d’entre elles d’accéder à une vie meilleure. Un joli huit-clos sordide qui fait évidemment penser à Sartre ou à un film de Jaoui et Bacri. Une lecture prenante.

“À côté de lui, Claudia dépose des tiges de coriandre sur les assiettes. Elle est concentrée sur sa tâche. II observe son nez étroit et long, la pommette marquée, les lèvres serrées. De face, Claudia lui paraît toujours floue, mais son profil est plus net, plus dur. Cette femme, il l’a choisie par défi, pour se prouver que son charme opérait même à travers la gangue de timidité sous laquelle elle menaçait d’étouffer, mais aussi, surtout, parce qu’il savait que jamais sa supériorité sur elle ne serait mise en doute. Ce soir, un haut-le-cœur le secoue à l’idée qu’elle puisse un jour éprouver de la pitié pour lui.”

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