C’est l’histoire de la rivalité entre deux reines : Élisabeth 1re, qui nous avions déjà vus en filigrane de Anna Bolena l’année passée au Grand Théâtre, reine d’Angleterre, et Marie Stuart, sa cousine, reine d’Écosse. La rivalité existe bien dans l’histoire, mais ici elle est centrée autour du personnage fictif du comte de Leicester dont les deux reines sont amoureuses. Marie Stuart est la reine catholique, belle, populaire, et Élisabeth, la reine anglicane, austère, masculine. Mais qui l’emportera finalement en faisant couper la tête de sa rivale. La mise en scène et les décors reprennent ceux de l’opéra de l’année passée avec une belle continuité et la scène de duel verbal des deux reines, moment de paroxysme de la pièce, se passe dans un bois magnifique. Deuxième acte un peu long car il ne reste plus qu’à couper la tête de Marie, mais un très beau moment.

Elisabetta
(Egli l’ama ! Egli l’ama !
Oh mio furor ! Oh mio furor !)
È leggiadra ? Parla !
Leicester
Sì !
Elisabetta
Sì ! Sì ! Sì !
Leicester
Sì !
Era d’amor l’immagine,
Degli anni sull’aurora;
Sembianza avea d’un angelo
Che appare, ed innamora;
Era celeste l’alma
Soave il suo respir;
Bella ne’ dì del giubilo,
Bella nel suo martir.
Elisabetta
A te lo credo, è un angelo
Se tu le dai tal vanto;
Se allo squallore di un carcere
È d’ogni cor l’incanto.
Lo so che alletta ogni anima,
Lusinga ogni desir.
(Se tu l’adori, o perfido,
Pavento il mio soffrir.)
Leicester
Ma … no … Regina
Credo … io …
Bella ne’ dì del giubilo
Bella nel suo martir.
Vieni.”

Elisabeth
(Il l’aime ! Il l’aime !
Ô quelle fureur ! Ô quelle fureur !)
Est-elle jolie ? Parle !
Leicester
Oui !
Elisabeth
Oui ? Oui ? Oui ?
Leicester
Oui!
Dans ses années de jeunesse
elle était l’image de l’amour,
elle avait l’apparence d’un ange
qui apparaît et énamoure,
son âme était céleste
et son souffle était doux.
Belle elle était dans les jours de bonheur,
belle elle reste dans son martyre.
Elisabeth
Je te crois, ce doit être un ange
si tu lui donnes tant de louanges.
Même dans les ténèbres d’une prison
elle ensorcèle tous les cœurs.
Je sais qu’elle séduit toutes les âmes,
qu’elle flatte tous les désirs.
(Si tu l’aimes, perfide,
redoute ma souffrance.)
Leicester
Regina Mais….non… Reine
Je crois… que…
Belle elle était dans les jours de bonheur,
belle elle reste dans son martyre.
Accepte!”

Categories: