Deux sœurs, vies bien rangées, l’une à Paris, l’autre à Ville-d’Avray. C’est proche, mais elles se voient peu, certains dimanches, lents, qui coulent, perdus dans le temps. La cadette, parisienne, décide justement d’y aller un dimanche de fin d’été. Les sœurs s’installent dans le jardin. La torpeur incite aux confidences et l’aînée avoue avoir eu une relation des années en arrière avec un homme, Hongrois peut-être, à la tête d’une entreprise d’import-export, peut-être. Elle n’a jamais su qui il était vraiment, il ne s’est pas passé grand-chose, il a disparu de sa vie. Puis le dimanche tire à sa fin, la cadette rentre à Paris. Une très belle prose, une histoire toute simple et une très superbe description d’un dimanche comme seuls les dimanches savent être.

“En réalité, sur certains points, Claire Marie me fait penser à ces canards qui ont l’air de glisser sur l’eau (un glissement d’objets immobiles) mais leurs pattes remuent sous la surface à toute allure. Il y a quelque chose en eux d’un trompe-l’œil.”