Mille et une nuits en mille et une nuits. Ma lecture a commencé le 1er janvier 2021 et ce troisième volume de la Pléiade qui contient les nuits 719 à 1001 se termine ce 27 septembre 2023. Ce volume ne contient que 18 contes plutôt longs, peu par rapport au volume II. A la fin de ce volume, en appendice, se trouvent les contes d’Aladin et la lampe merveilleuse et d’Ali Baba et les quarante voleurs, exterminés par une esclave. Au total, il y a 159 contes dans ces trois volumes de La Pléiade. Les thèmes se retrouvent comme dans les deux autres volumes : une place peu glorieuse pour la femme, des infidélités, des trahisons, beaucoup d’argent et de jalousie, pas mal de magie et toujours la religion musulmane comme la seule vraie. Des contes intéressants, d’autres laborieux avec beaucoup de répétitions et souvent une morale qu’il est difficile d’extraire. Un grand voyage de lecture de presque trois ans et une Shahrâzâd qui aura la vie sauve à la fin de ces 1001 nuits.

“Ô roi de ce temps, unique en son siècle et jamais égalé, je suis ta servante et depuis mille et une nuits je te rapporte les récits des Anciens et les enseignements de ceux qui nous ont précédés. Puis-je espérer que, dans ta grandeur, tu me permettes de formuler un souhait ? – Oui, et tu seras exaucée, Shahrâzâd.”
Elle fit appeler nourrices et eunuques et ordonna qu’on lui amenât ses enfants, ce qui fut fait immédiatement. Ils étaient trois : le premier marchait déjà, le deuxième se traînait sur les genoux, le troisième était toujours au sein. Lorsqu’ils furent là, elle les prit, les déposa aux pieds du souverain et baisa le sol devant lui :
“Sire, roi de ce temps, lui dit-elle, voici tes fils. J’émets le vœu que tu sois généreux envers eux et que tu m’accordes la vie sauve. Si tu me mettais à mort, ils perdraient leur mère, et ne trouveraient nulle autre femme pour savoir les élever.”
Le souverain fondit en larmes, serra les petits contre sa poitrine et s’écria : “Shahrâzâd, je jure par Dieu que j’avais décidé de te laisser en vie avant même de les voir, pour avoir constaté à quel point tu étais chaste, pure, bien née et pieuse. Bénie sois-tu ainsi que tes père et mère, tes aïeux et tes descendants ! Je prends Dieu à témoin que je t’ai pardonnée et qu’il ne te sera fait aucun mal.”

Titre original : كتاب ألف ليلة وليلة / kitāb alf layla wa layla
Traduit de l’arabe